M. Surmont-Rousset affectait d'admettre qu'après la naissance de quatre filles, Aline, Blandine, Céline et Delphine, son épouse ne lui donnerait plus de rejeton. Aussi rêvait-il parfois qu'un veuvage propice lui permette de trouver avec une plus jeune femme une nouvelle chance d'héritier : il chassait aussitôt, bien sûr, cette méchante pensée et feignait de plaisanter en disant à ses rares amis que quatre enfants suffisaient déjà largement à diviser, dilapider peut-être, l'héritage, que la machine à en fabriquer de nouveaux avait été en conséquence rangée au grenier. Et, le temps passant, il s'était enfin résigné à la nécessaire recherche d'un gendre. Qui serait d'abord son adjoint, puis son successeur. Une fois le jeune homme choisi, la date du mariage fut fixée le 29 juillet 1914. Un mercredi, pour éviter de se mêler, le samedi, en mairie, à la populace... Pour ce premier volume, l'auteur situe les débuts de son roman dans le Nord, région chère à son coeur ; il brosse autour de ses héroïnes, la vaste fresque de la France et de l'Europe, de même qu'au travers de leurs vies se profile l'évolution de la condition féminine depuis 1914.